La Biennale de Venise, dont la première édition remonte à 1895, reste jusqu'à aujourd'hui une des plus prestigieuses manifestations consacrées à l'art contemporain qui chaque fois attire des centaines de milliers de visiteurs et de passionnés d'art. Fondée sur le modèle des expositions universelles, elle donne aux pays participants l'opportunité de présenter leurs projets artistiques à un public international.
En 1956, le Grand-Duché de Luxembourg y est invité pour la première fois, à une époque où le Luxembourg commence à s'émanciper sur la scène politique inter- nationale. Conscient de la compétitivité qui règne à Venise, Joseph-Émile Muller (1911-1999), le commissaire en charge de la section luxembourgeoise et une des figures emblématiques de la scène artistique luxembourgeoise, décide de montrer quinze toiles de Joseph Kutter (1894- 1941) et sept sculptures d'Auguste Trémont (1892-1980), artistes à la renommée établie et dont Muller estime qu'ils peuvent se défendre à l'étranger.
Il faudra attendre l'année 1988 pour que le Luxembourg, cette fois à l'initiative des artistes eux-mêmes, renoue avec la Biennale de Venise.
En recréant le plus fidèlement possible, à l'aide de plans originaux, l'espace d'exposition ainsi que l'accrochage très dense de 1956, le MNHA veut confier aux visiteurs une impression de l'atmosphère qui, à l'époque, régnait autour des premiers pas du Luxembourg sur la scène artistique internationale.
Dans le cadre du projet Atelier Luxembourg, la présente exposition, ainsi que celle organisée par le Mudam (The Venice Biennale Project 1988-2011, 13/10/2012 - 24/02/2013), soulignent l'importance de la Biennale de Venise pour le développement et l'ouverture de la vie artistique au Luxembourg du milieu du XXe siècle à nos jours.