À l'occasion du 150e anniversaire de la naissance de James Ensor (1860-1949), la Maison du Grand-Duché de Luxembourg à Bruxelles (du13 au 29 janvier 2010) et le Musée national d'histoire et d'art à Luxembourg (du 26 février au 30 mai 2010) consacrent une exposition importante à l'œuvre gravé de cette figure majeure de l'art moderne.
Autant que la peinture et le dessin, la gravure prend une place toute particulière dans l'œuvre d'Ensor : « Oui, je veux parler longtemps encore aux hommes de demain. Je veux survivre et je songe aux cuivres solides, aux encres inaltérables, aux reproductions faciles, aux tirages fidèles et j'adopte l'eau forte comme moyen d'expression... Ensuite, je reprends ma palette avec un bel aplomb et la couleur, fraîche et pure, à nouveau, me domine ».
À travers près de 200 œuvres exposées, le visiteur découvre toutes les facettes de la création graphique de l'artiste. Les thèmes y sont aussi divers que dans la peinture, l'artiste aborde aussi bien le paysage que le portrait ou l'autoportrait, la nature morte ou les sujets fantastiques et religieux.
À partir de 1885, la création artistique d'Ensor prend un tournant décisif, une année plus tard l'artiste exécute ses premières gravures. Il s'éloigne de plus en plus du réalisme et son œuvre prend une dimension fantastique et symboliste. Solitaire, Ensor plonge dans le grotesque, réalisant des satires du monde bourgeois. Il entame une recherche plus personnelle, qui en une dizaine d'années, le mènera à renouveler l'art belge et à anticiper les courants expressionnistes.