L'exposition, conçue en collaboration avec le Landesmuseum für Vorgeschichte de Dresde, regroupe des plats à poissons de la collection Florence Gottet. La présentation est enrichie de poissons naturalisés et de fossiles du Naturkundemuseum de Berlin.
Les plats à poissons ont été réalisés au IVe siècle avant J.-C. en Attique, en Italie du Sud et en Sicile. Près de 2500 ans plus tard, ces objets d'art n'ont rien perdu de leur attrait, tandis que leur destination et leur utilisation restent sujettes à de nombreuses interprétations. Une faune marine très abondante - brillamment reproduite sur un fond d'un rouge brun éclatant - s'active devant un arrière-plan uniformément noir. Ce jeu de couleurs contrastées et plein de tensions ne manque pas d'impressionner l'observateur contemporain qui y découvre sans cesse de nouveaux détails.
À partir de ce groupe d'objets aux formes et au décor particuliers, l'exposition traite des rapports que les Grecs entretiennent avec la mer (dont la navigation, la pêche et la colonisation), ainsi que de l'évolution de la céramique grecque et de sa commercialisation.
Mais ces plats à poissons, qui ont souvent servi d'offrandes funéraires, nouent également, de par leur décor et leur fonction, des liens intenses à la fois avec la vie et la mort. En effet, c'est surtout dans le contexte des rites funéraires que nous parvenons à dégager le sens de ces images. Les plats à poissons deviennent ainsi une métaphore pour les rapports avec l'au-delà, les représentations d'animaux marins peuvent alors être interprétées comme un message de consolation, comme l'annonce d'une nouvelle vie après la mort.